trivial, ale
adj. (tri-vi-al, a-l')
- 1En parlant des pensées et des expressions, qui est extrêmement commun, usé, rebattu.
Il ne servait à rien à notre sujet d'employer quatre grandes pages à expliquer le fait de Synesius, ni de se montrer savant dans une chose si triviale
. [Bossuet, Rem. Réponse, VII, 11, 52]On ne vit plus en vers que pointes triviales, Le Parnasse parla le langage des halles
. [Boileau, L'art poétique]Les pensées, à force d'être vraies, sont quelquefois triviales
. [Rollin, Traité des Études]Les bonnes maximes sont sujettes à devenir triviales
. [Vauvenargues. Nouv. max. 82]Tout cela [que les abstractions ne sont pas des êtres réels] est d'une vérité triviale ; mais il est nécessaire de rebattre souvent cette vérité ; car les erreurs contraires sont plus triviales encore
. [Voltaire, Dictionnaire philosophique]Elle ne sait point les compliments triviaux, et n'en invente point de plus recherchés
. [Rousseau, Émile, ou De l'éducation]Style trivial, style bas, commun, de carrefour.
- 2Su de tout le monde, répété dans les écoles.
Un endroit de saint Jérôme que tous les écoliers savent par coeur.... un passage si trivial
. [Bossuet, Déf. tradit. IV, 1] - 3 Fig. Il se dit des personnes qu'on voit partout, facilement.
Le manieur d'argent, l'homme d'affaires est un ours qu'on ne saurait apprivoiser.... l'homme de lettres au contraire est trivial comme une borne au coin des places ; il est vu de tous et à toute heure
. [La Bruyère, VI] - 4 nm Ce qui est trivial.
Le trivial a beau être touchant : je ne vais point au spectacle, a dit un homme de sens et de goût, pour n'y voir et pour n'y entendre que ce que je vois et ce que j'entends en me mettant à ma fenêtre
. [Marmontel, Oeuv. t. VII, p. 41]
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